V
Jusqu’à la fin de sa vie, Ronsard perfectionne son œuvre et enrichit ses recueils. Il n’y a pas d’ouvrages de son déclin, car l’astre a vieilli sans décliner. Plusieurs de ses plus beaux poèmes, par exemple l’élégie Contre les hacherons de la forêt de Gastine ou le discours Sur l’Equité des vieux Gaulois, datent du temps où, ayant tout à fait quitté la Cour, il vivait presque constamment dans ses prieurés de Vendômois et de Touraine ; tel autre, plus tardif encore, a été retrouvé parmi ses papiers et publié dans la première édition posthume par ses exécuteurs testamentaires. En tout cas, c’est au dernier tiers de sa vie littéraire qu’appartient un de ses ensembles les plus heureux, et celui où l’on aime voir le couronnement de sa carrière. Il clôt, du moins, glorieusement son œuvre amoureuse.
Les Sonnets pour Hélène ne sont pas un simple jeu d’écrivain. Sans doute, ils datent d’une époque où Ronsard a senti la nécessité d’opposer un recueil nouveau à ces Amours d’Hippolyte, qui venaient