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I. livre des amours

CCXXXI

J’alloy roulant ces larmes de mes yeux,
Or’plein de doute, ore plein d’espérance,
Lors que Henry loing des bornes de France
Vengeoit l’honneur de ses premiers ayeux :
Lors qu’il trenchoit d’un bras victorieux
Au bord du Rhin l’Espagnole vaillance,
Ja se traçant de l’aigu de sa lance
Un beau sentier pour s’en aller aux cieux.
Vous sainct troupeau, mon soustien et ma gloire,
Dont le beau vol m’a l’esprit enlevé,
Si autrefois m’avez permis de boire
Les eaux qui ont Hésiode abreuvé,
Soit pour jamais ce souspir engravé
Au plus sainct lieu du temple de Mémoire.

MURET

J’alloy roulant.) Il descrit le temps, auquel ce livre fut composé, entremeslant une louange du treschrestien, et tresvictorieux Roy Henry [deuxiesme 1604]. A la fin il prie les Muses, qu’elles luy facent ce bien d’immortaliser son livre. Un semblable lieu est à la fin des Georgiques de Virgile.

FIN DU PREMIER LIVRE
Abbeville (France). — Imprimerie F. Paillart. — 4-23.