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I. LIVRE

Ou ſoit d’eſcrits contraints par piez,
Ou ſoit par des nombres qui gliſſent
De pas tous francs & déliez :
C’eſt luy qui honore & qui priſe
Ceux qui font l’amour aux neufs Sœurs,
Et qui eſtime leur douceurs,
Et qui conduit leur entrepriſe.

Antiſtro.

C’eſt luy (Chanſon) que tu reueres
Comme vn eſprit venu du Ciel,
C’eſt celuy qui aux lois ſeueres
A fait gouſter l’Attique miel :
C’eſt luy que la ſaincte balance
Cognoiſt, & qui ne bas ne haut,
Iuſte, ſon poids douteux n’eſlance,
La tenant droite comme il faut :
C’eſt luy dont l’œil non variable
Note les meſchans & les bons,
Et qui contre le heurt des dons
Oppoſe ſon cœur imployable.

Epode.

I’auiſe au bruit de ces mots
Toute France qui regarde
Mon trait qui droitement darde
Le riche but de ſon los.
Ie trahirois les vertus,
Et les hommes reueſtus
De vertueuſes louanges,
Sans publier leur renom,
Et ſans enuoyer leur nom
Outre les terres eſtranges.