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III. LIVRE
A MONSEIGNEVR LE
Duc d'Alençon
ODE V.


TOy qui chantes l'honneur des Rois
Polymnie ma douce Muſe,
Ce dernier labeur de mes dois
Deſſus ton Luth ne me refuſe.
I'ay ſouuenance que tes mains
Ieune garſon me couronnerent,
Quand i'eu maſché les Lauriers ſaints
Que tes compagnes me donnerent.
Mais or' par le commandement
Du Roy, ta Lyre i'abandonne,
Pour entonner plus hautement
L'airain enroué de Bellonne.
Toutefois ains que de tenter
L'inſtrument de telle guerriere,
Encourage moy de chanter
Pour Adieu ceſte Ode dernière:
Et que i'aille en tes bois penſer
Aux honneurs du fils de mon maiſtre,
Pour ſes louanges commencer
Dés le premier iour de ſon eſtre.
La nuict que ce Prince nouueau
De nos Dieux augmenta la trope,
On vit autour de ſon berceau