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AVANT-PROPOS.
Les trente dernières années ont vu éclore, en grand nombre, les Dictionnaires Italiens-Français : presque tous étalent une longue énumération des rares avantages qu’ils renferment. Dans quelques-uns même le compilateur, ou plus sévère que les autres, ou plus confiant dans son propre mérite, se présente la férule en main, prêta fustiger les lexicographes, ses prédécesseurs. Bien plus, on dirait qu'il affecte de menacer de ce terrible châtiment ceux qui seraient tentés de le suivre, semblant leur dire d’avance charitablement : « Gardez-vous, messieurs, de descendre dans l’arène pour vous mesurer avec moi, si l'envie vous en prend, n’espérez point cueillir une palme qui désormais n’est plus pour vous. »
Loin de nous une pareille prétention ; loin de nous la pensée de déprécier le mérite d’autrui en déversant le blâme sur les hommes distingués qui nous ont devancés dans une carrière difficile. D’autres sentimens nous animent : nous voulons au contraire rendre publique notre gratitude à leur égard, pour nous avoir adouci le chemin que nous sommes appelés à gravir.
Et d’abord, avant de dire à nos lecteurs quelques mots de notre travail, de tous nos soins pour le rendre digne de leur être offert, qu’ils veuillent bien nous permettre une simple observation, la voici : c’est que le nombre, déjà si grand, de dictionnaires imprimés non-seulement dans les Langues Italienne et Française,mais encore dans toutes les autres langues, est en raison directe du nombre des personnes qui étudient les idiomes parlés ; c’est là un signe évident de la tendance générale qu’éprouvent les peuples civilisés à se mieux connaître et à resserrer entre eux les liens d’une heureuse confraternité.
Pour parler maintenant de notre travail, nous dirons qu’après avoir compulsé les meilleurs Dictionnaires Italiens-Français, nous en avons tiré tous les mots autorisés par l’usage, moins toutefois quelques-uns mal sonnant à l’oreille chaste de la jeunesse, à laquelle nous dédions particulièrement cet ouvrage.
Les importans travaux de Biagioli, auteur d’une excellente grammaire élémentaire italienne, nous offraient une mine précieuse, nous y avons puisé et nous nous faisons un devoir de payer à la mémoire du savant philologue le tribut de notre admiration et de notre reconnaissance.
Nous avons indiqué, dans les deux langues, le genre des substantifs, ainsi que le féminin des adjectifs, et, dans la partie italienne, noté d’un accent aigu le repos prosodique sur tous les mots dans l’ordre alphabétique, et sur ceux de difficile prononciation dans le corps de l’ouvrage ; on trouvera aussi marqués d’un accent circonflexe l'Ê et l'Ô ouverts, ce qui fait disparaître une des plus grandes difficultés de prononciation de la langue italienne.
En outre, autant que les limites d’un dictionnaire abrégé ont pu le permettre, nous n’avons pas été avares d’explications grammaticales, de tournures choisies et de définitions d’une foule de mots relatifs à l’histoire, aux sciences et aux arts.
Pour rendre enfin notre travail plus complet, nous avons ajouté une table des noms propres et un petit Dictionnaire géographique.
Nous terminerons cet exposé en disant que tous nos efforts ont eu pour objet d’aider dans ses recherches la jeunesse studieuse, et nous espérons qu’elle accueillera notre travail avec bienveillance.