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Dans les récits c’est qu’on ne dit rien d’elle. —
Avec leur fils ils vécurent contents,
Ne faisant rien, se donnant du bon temps.
 
Ainsi toujours les contes se terminent.
Pourtant ici le mien ne finit pas ;
Mais sur la route où mes vers s’acheminent
Il me faut faire encore quelques pas.
Muse gauloise, ô Muse populaire,
À qui je dois ce vieux conte lorrain
Qu’ici j’arrange et brode à ma manière,
Si, des pédants narguant le sot dédain,
À tes récits j’ai toujours su me plaire,
À ton amant souris, ô ma bergère !
Viens en chantant m’abréger le chemin.
Et toi, lecteur ami, laisse-toi faire ;
Le conte aura sa morale à la fin.
 
À tous nos maux la Mort est le refuge.
En tout procès la Mort est le grand juge.
Elle remet tout en ordre ici-bas,
Et les grandeurs que le soleil éclaire
Vont s’abîmant dans la nuit du trépas.
Aussi la Mort fut toujours populaire.
On admirait autrefois ses arrêts
Tombant d’en haut sur des têtes célèbres,