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du Ciel le prolongement de sa vieillesse cruelle et superstitieuse.

C’est surtout dans les Danses Macabres qu’on trouve une expression frappante de cette idée amère et désespérée qui faisait de la Mort le justicier et le niveleur par excellence. On connaît ces danses[1], réelles d’abord, puis figurées : des églises, où elles étaient pratiquées comme cérémonies religieuses et symboliques, destinées à rappeler aux fidèles qu’ils devaient chacun à son tour quitter la vie, de la même façon qu’on les faisait sortir de ces rondes rituelles, elles passèrent un jour dans les cimetières. Là elles perdent peu à peu leur caractère primitif en se mêlant aux divertissements populaires dont ces champs de la mort étaient le

  1. Sur l’origine de la Danse Macabre, voir le Dictionnaire de Ducange, supplément, et celui de Littré. L’ouvrage le plus complet sur ce sujet intéressant paraît être celui de M. Langlois, Essai sur les Danses des Morts.