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voir de la faiblesse. Mais la justice ! Il s’incline devant elle par une révérence profonde. S’il en est ainsi encore aujourd’hui, à plus forte raison cela devait-il être dans ces temps malheureux du moyen âge, où le peuple des campagnes vivait sous l’oppression des pouvoirs féodaux. En proie à l’injustice, dans une société fondée sur l’inégalité, où la force l’emportait régulièrement sur le droit, il devait appeler de ses vœux un pouvoir dont la terrible équité se ferait sentir à tous également, sans distinction ni de rang ni de fortune. Ce pouvoir existait, c’était la Mort.

La Mort devint ainsi pour lui le représentant de la justice absolue : telle est l’idée philosophique développée par le conteur lorrain.

Le paysan veut donc dans le parrain qu’il donnera à son fils une justice entière et sans défaillance. Imbu de cette idée, il refusera, l’un après l’autre, un seigneur, un homme