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Plus qu’en l’autre n’y a de vertu ny puissance.
  Et comme le soleil et les luisans flambeaux
Qui drillent dessus nous, comme tous animaux,
La nourricière terre, et comme le ciel mesme,
Bref tout ce qui fut faict de la main du suprême
Devant l’homme mortel, n’est point si précieux,
Que l’homme est sur cela beaucoup plus glorieux,
Tout ainsi la femme est dessus l’homme plus digne.
Comme chef-d’œuvre au vray de la vertu divine.
  Aussi, quand Jupiter la voulut esgaler
Aux citadins du ciel, les dieux feit appeler,
Afin que chacun feit offrande de la chose
Qu’il tenoit dedans soy plus secrette et enclose.
Qui luy donna les mots d’un parler gratieux,
Qui luy quitta ses rais pour luy former les yeux,
Qui laissa son pouvoir, et qui son abondance,
Qui donna son honneur, qui donna la prudence.
  Quelle langue pourra leurs mérites vanter ?
Quelle voix pourra donc leurs louanges chanter ?
Quelle plume osera laisser à la mémoire
De leurs braves esprits la non-pareille gloire ?
Esprit vraiment constant en toute adversité,
Et non à tout moment comme l’autre irrité.
  Si l’on veut regarder de prés toutes les choses
Qui sont divinement dedans elles encloses,