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Le courage, l’esprit et la magnificence,
L’honneur et la vertu et toute l’excellence
Qu’on voit luire tousjours au sexe féminin,
A bon droit nous dirons que c’est le plus divin.

Quelqu’un plein de despit, tout coleré de rage,
Dira que je fais mal de tenir tel langage,
Et dira que la femme est remplie de maux,
D’inconstance et d’erreur, sur tous les animaux.
Quant à moy, je sçay bien qu’entre nous femelettes,
On peut humainement trouver des fautelettes ;
Mais cela ne fait pas que ne soit deu l’honneur
A la femme qui est pleine de tout bonheur,
Chasse-mal, chasse-ennuy, chasse-dueil, chasse-peine,
L’asseuré reconfort de la semence humaine.

Si l’on veut balancer suivant les saintes loix
Des hommes les pechez, d’un équitable poix,
Bientost on trouvera que la juste balance
Contre l’homme don’ra la très-juste sentence.
Pour preuve la grandeur je prens premièrement
De sa formation, mon premier argument.
La matière de chair est elle pas plus belle
(Dont ce corps féminin fut basti sans modelle,
Suivant le sainct vouloir du vray Jupin tout bon)
Que n’est celle qui fut formée du limon ?
Sans douter, il y a en l’une d’excellence