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naliste ; il n’est même pas chevalier de la Légion d’honneur. Esprit religieux, il est en dehors de toutes les Églises ; philosophe, il est en dehors de toutes les écoles ; poète et romancier, il est en dehors de tous les cénacles. Il porte la peine de l’indépendance et de l’universalité de son esprit. »[1]

Et puis aussi, peut-être, il ne vient pas en son temps.

Il n’admet du nôtre ni la réclame, ni les perverses curiosités, ni le dissolvant byzantinisme. Son spiritualisme ne cesse de se heurter contre l’arrivisme outrancier qui a institué au pays de Pascal ce que M. Ernest-Charles a si joliment dénommé la « littérature industrielle ».

Il a une croyance solide en quelque chose de mieux, et le publicain qu’il évoque choque les pharisiens qu’il écrase.

C’est dans l’avenir infini que le grand apôtre aura tôt ou tard sa revanche.

Mais pourtant, est-ce que la patrie de Fabre d’Olivet et de Villiers de l’Isle-Adam se refusera plus longtemps à poser son laurier sur un front dont l’Étranger déjà a consacré la gloire ?

Louis de Romeuf.

Coudert, 1er  Novembre 1907.


  1. « Au moment où vont paraître ces lignes, nous apprenons que M. Édouard Schuré vient d’être fait chevalier de la Légion d’honneur. Voilà une grande injustice réparée. Tous ses lecteurs et amis s’en réjouiront. »