œuvre court le même sang animateur, la même sève nourricière, le même idéal lumineux, robuste et persuasif.
C’est dans les pages philosophiques qu’est concentrée la moelle du chêne Schuréen.
Du tronc noueux des Initiés partent les rameaux des branches accessoires qui aboutissent à tous les aspects variés que peut revêtir la littérature. Il convient donc d’instituer en tête de cette étude le nœud qui l’explique toute et qui constitue, en même temps que l’intérêt de l’œuvre de Schuré, sa cohésion exceptionnelle, son influence et sa durée.
I. Philosophie
(Religion. — Légende. — Histoire)
Nous avons marqué déjà qu’Édouard Schuré était avant tout et par-dessus tout, idéaliste.
Il l’est par tempérament et par conviction, car son hérédité, elle, devait logiquement lui fournir un spiritualisme littéral et rituel plutôt que cet élan spontané vers l’Idéal, qui le caractérise. Il est idéaliste à sa manière, qui est faite d’un respect de la tradition combattu par le désir fougueux de rester soi. Il croit de toutes ses forces à la prédominance de l’esprit sur la matière, mais il maintient néanmoins son contact avec la vie réelle. Si son imagination tendait à l’oublier, son cœur vient l’y ramener par les transes et les affres que lui cause l’imperfection des hommes.
C’est à coup sûr dans Les Grands Initiés qu’apparaît le mieux sa doctrine.