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304 G. PARIS

veder annouent pres Jhesum.

44 De quant il querent le forsfait
cum il Jhesum oicisesant,
non fud trovez ne envenguz :
quar el forsfait no feist neul.

45 Davant l’ested le pontifex,
si conjuret per ipsum Deu
qu’el lor dissest per pura fied
si vers Jhesus fils Deu est il.
[Jhesus.
46 « Tu eps l’as deit, » respont
Tuit li fellon crident adun :
« major forsfait que i querem ?
per lui medeps audit l’avem.»
[brirent ;
47 Los sos sans ols duncques cu-
a coleiar fellon lo presdrent ;
ensobretot si l’escarnissent :
« di nos, prophete chi t’o fedre ? »

48 Fors en las estras estet Petre ;
al fog l’useire l’æswardevet :
de sa raison si l’esfredet
que lo deu fil li fai neier

49 Anz que la noit lo jalz cantes,
terce vez Petre lo neiet :
Jhesus li bons lo reswardet,
lui recognostre semper fit.

50 Petrus d’alo fors s’ en aled,
amarament mult se ploret.
Per cio laissed Deus se neier
que de nos aiet pieted.

43 d. Ch. annavent. La leçon du ms. montre combien D. a eu raison de ne pas< changer, au vers précédent, adunouent en adunavent, mais je n’ose écrire ces formes par v (adunovent) ; Vu n’est sans doute qu’intercalaire (cf. cependant amout à côté d’amot, mais ils sont l’un et l’autre pour amouet), ou conserve un faible vestige du b latin vocalisé puis absorbé avec l’a dans Yo (amabant == amavant — amauant — amoant = amo(u)ent), et il ne s’est peut-être jamais développé jusqu’au v : le w qu’on rencontre p. ex. dans lt Ps. 0. (amowent) me parait indiquer le son d’une semi-voyelle plutôt que d’une consonne. 44 b. Ch. occi fesant ; D. occir fesant ; H. avait retrouvé par divination occisesant.
44 c. Ch. envengut.
44 d. Ch. de f. n. f. nul. H2, avait conjecturé neul.
45 c. Ms. dissets, Ch. disset.
45 d. D*. (p. 375) propose pour la rime de lire il est.
47 a. Ms. Lo. — Cn. dumques.

47 c. Ch. en sabrelat (il traduit : Avec joie). 47 d. Ch. to, D. te ; H. a parfaitement expliqué le vers en lisant t’o fedre, « t’a fait cela ».

48 a. Ms. estret. Ch. Fins en las ostias estet. — Je n’ose admettre estret pour steterat ; cf. 83 a, 108 d. — Le mot estres nous offre le plus ancien exemple du fr. êtres, sur lequel on peut voir l’article de Littré. 48 b. Ms. esuuardouet ; la rime exige ici eswardevet, que D. a déjà restitué. 48 c. Ms. esfred ; Ch. ajoute et au commencement du vers ; H. a supprimé cet et et a corrigé le vers comme je le fais aussi. — B. esfreed. 48 d. Ch. lo deu silli ; D. so deu si li ; H. avait retrouvé par intuition la leçon qui est dans le ms.

49 a. Ch. Ant.

49 b. Ms. neiez ? Ch. neiet.

49 c. Ch. los. D. et B. ont gardé los ; voy. le vers suivant. 49 d. Ms. recognostret ; Ch. recognostre et. D. donne de ce vers (ainsi que du précédent) une traduction qui n’est pas exacte ; il signifie « il le fit immé diatement rentrer en lui-même, se repentir. » 50. c. Ch. seu neier ; H. avait conjecturé senneier, équivalent à senàer, que donne le ms.