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au parlement de Rouen, et veuve de Jean Le Juge, huissier au grand conseil. De son premier mariage elle avait une fille nommée Charlotte qui ne parait pas s’être mariée ; elle n’eut aucun enfant de son second mariage et mourut le 13 mars 1743 à l’âge de 75 ans. Hyacinthe Rigaud ne tarda pas à la suivre dans la tombe : il mourut le 29 décembre de la même année.

Par son testament daté du 9 avril 1741 il laissait héritiers ses deux nièces Thérèse et Marguerite Laffita et son filleul Hyacinthe Collin de Vermont, peintre de talent ; il donnait à l’Académie des Beaux-Arts le buste de sa mère par Coysevox, le double portrait de la même peint par lui ; à Desjardins fils celui de son père le sculpteur et au roi son tableau de la Présentation de la Vierge au Temple. Il modifia ce testament dans quelques-unes de ses dispositions par un testament postérieur qui n’a pas été retrouvé.

Les manuscrits du Livre de raison de Rigaud

Le Livre de raison que je publie existe en deux copies, l’une complète, l’autre partielle.

La copie complète est conservée dans la Bibliothèque de l’Institut et se compose de deux minces volumes reliés en parchemin et cotés 624 et 625 dans le catalogue des manuscrits de cette bibliothèque. Avant d’en faire partie ils avaient appartenu à la Bibliothèque de la ville de Paris ; ils furent donnés à l’Institut au commencement du premier Empire. Plus anciennement encore ils étaient la propriété d’Antoine Moriau, procureur du roi et de la ville de Paris, comme en témoigne l’inscription suivante timbrée en rouge autour d’un écu armorié sur chacun des volumes : Ex bibliotheca Antonii Moriau procuratoris et advocati regis et urbis[1].

  1. Beaucoup de volumes provenant de la bibliothèque de ce magistrat sont passés dans la bibliothèque de l’Institut et portent le même cachet.