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Musée du Louvre représentent l'un des Ptolémées en buste, vêtu sur l’un à l'égyptienne, sur l’autre à la grecque ; enfin les historiens ont fait connaître les sujets gravés sur les anneaux dont faisaient usage quelques personnages historiques, Sylla, César, Auguste et plusieurs de leurs successeurs1.

Suétone décrit minutieusement le mode de scellement usité de son temps. Les tablettes que l’on voulait sceller (obsignare) étaient percées de plusieurs trous dans lesquels on faisait passer jusqu’à trois fois un cordon sur lequel le cachet était imprimé, ce qui rendait toute indiscrétion à peu près impossible2.

L’importance attribuée à l’empreinte de l’anneau était telle que Pétrone, en mourant, ordonna de briser son cachet, afin qu’on ne pût s’en servir pour donner un semblant d’authenticité à des correspondances supposées entre lui et des citoyens que l’on voudrait faire condamner comme criminels de lèse-majesté 3

Sous l’empire romain l’authenticité des actes était donc garantie par la double formalité de la signature et de l'apposition de l’anneau de ceux qui les souscrivaient. C’est seulement au Ve siècle de notre ère qu’une distinction commence à se produire entre le scellement des actes publics et celui des correspondances privées. Tandis que pour ces dernières on continua à se servir de l'anulus, qui sous le nom de signet a persisté pendant tout le moyen âge et qui persiste encore sous celui de cachet,
[1]

  1. 1. SUÉTONE. Les douze Césars, Octave-Auguste, § l.
    2. SUÉTONE. Les douze Césars, Néron. § wu.
    3. TACITE. Annales, L. XVI, § 19.