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Toutes les autres formes de sceaux sont exceptionnelles.

Jusqu’au XIIe siècle, sauf une exception dont je vais parler, les formes ronde et ovale ont été seules en usage, les mérovingiens et les carolingiens les emploient concurremment. Hugues Capet a un sceau ovale[1] ; celui de Robert (pl. III. n°2) est en navette tellement surbaissée qu’elle peut se confondre avec un ovale : celui d’Henri I (pl. IV. n°1), est rond, et tous ses successeurs ont des sceaux semblables. Durant le XIe siècle le sceau rond est exclusivement employé ; les comtes d’Anjou, les ducs de Normandie et les évêques n’en ont pas d’autres. A partir du milieu du XIIe siècle, le sceau rond est en règle générale, celui des princes laïcs, des barons, des magistrats et des bourgeois ; le sceau en navette est celui des seigneurs ecclésiastiques, des dames, des corporations religieuses, des prêtres, des clercs. Cependant cette règle comporte de nombreuses exceptions. Les évèques ont fait fréquemment usage du sceau rond jusqu’au XIIIe siècle et même après cette date ils s’en servent souvent pour leurs offîcialités et autres tribunaux.

Les dames qui se font représenter montées sur des haquenées se servent presque toujours d’un sceau rond ; en 1257 Béatrix de Beaudinar, en 1308 Alix de Mercœur (pl. X, n° 1), usent du sceau équestre rond[2]. Au contraire les dames représentées debout ont des sceaux en

  1. MABILLON. De Re diplomatica, planches.
  2. PILOT DE THOREY. Inventaire des sceaux des archives de l’Isère. n° 310.