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CHAPITRE VII

FORME ET DIMENSION DES SCEAUX

Les sceaux affectent des formes très variées, mais deux prédominent, la première est la forme ronde, la seconde est le résultat de deux segments de cercle de même rayon qui se coupent et n’a aucun nom en géométrie. Jusqu’à présent cette forme était nommée ogivale, mais M. Prinet ayant proposé de qualifier de sceaux en navette ceux qui se profilent ainsi, je ne fais aucune difficulté pour accepter ce terme faute de mieux.[1]

  1. Cette forme ne peut se traduire géométriquement que par une périphrase assez longue, inacceptable en sigillographie, et aucun des termes qu’on a proposés pour y suppléer n’est admissible. Le mot ogival a le défaut capital d’être inexact, puisqu’il suppose que l’arc brisé ou en tiers-point est une ogive, ce qui est faux. Le mot ellipsoïde est inadmissible puisque l'ellipse est toujours terminée par des courbes et non par des angles. Le mot amygdaloïde n’est pas plus juste puisqu’une amande est pointue d’un côté et demi-circulaire de l’autre. Mais de tous les termes le moins acceptable est celui d’ovale ou d’ovoïde parce que le mot ovale correspond à une figure géométrique parfaitement définie que les sceaux affectent très souvent. Si on qualifiait d’ovale un sceau composé de deux arcs en tiers-point soudés par leur base, comment nommerait-on la forme ovale véritable quand on aurait à décrire un sceau ayant cette forme, comme il y en tant au XVIe siècle ? Je crois donc que le terme en navette qu’emploient les joailliers pour désigner les chatons de bague de cette forme peut être adopté jusqu’à ce qu’on ait trouvé mieux.