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La couleur de la cire et la matière employée pour les scellements n’étaient pas laissées au hasard, elles avaient une raison d être traditionnelle. Les rois de France scellaient toujours leurs lettres patentes avec leur grand sceau de cire verte, leurs lettres d’abolition avec leur grand sceau secret de cire naturelle, leurs lettres closes avec leur petit sceau secret de cire rouge, et leur correspondance avec leur signet également de cire rouge. La chancellerie royale respectait scrupuleusement les usages des provinces qui, peu à peu, s’annexaient à la monarchie. Les Dauphins de la race de la Tour du Pin scellaient en cire rouge et leur grand sceau était au type du cavalier ; après l’annexion du Dauphiné à la France on continua, jusqu’à la Révolution, à sceller les actes relatifs à cette province en cire rouge et avec un sceau à type équestre.

Il en était de même du bas au haut de l’échelle féodale, la tradition locale était toujours respectée pour les scellements. Les Dauphins, par exemple, ne faisaient pas usage de bulles de plomb dans leur chancellerie personnelle, mais après avoir annexé à leur seigneurie les baronnies de Montauban (1302) et de Mévouillon (1317), ils trouvèrent des bulles de plomb en usage dans ces deux terres et continuèrent à s'en servir pour les actes qu’ils souscrivaient en qualité de barons de Mévouillon et de Montauban.

Il en était de même dans les autres provinces de France ; l’annexion au domaine royal et les changements de seigneurs n’amenaient aucun bouleversement dans les usages locaux relatifs au scellement qui ne subirent aucune altération au moins jusqu’au XVe siècle.