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La plus ancienne bulle à date certaine est celle d’Adalbert d'Uzès, évèque de Nîmes en 1174 : leur apogée est vers 1200. à partir de cette époque leur nombre décroît. En somme dans chaque seigneurie ou évêché leur existence a été éphémère : une seule seigneurie, celle de Montélimar et Grignan en a fait un usage ininterrompu de 1184 à 1080.

Cet usage des bulles a été emprunté à la chancellerie papale, cela ne fait aucun doute[1]. C'est autour d’Avignon et pendant le séjour des papes dans cette ville qu’elles sont les plus nombreuses et leur décroissance commence au moment où les papes quittent la France pour retourner à Rome.

Les bulles de plomb servaient à peu près exclusivement aux tribunaux, et aux autres juridictions ecclésiastiques ou séculières. Dans le nord de la France les sceaux juridictionnels se distinguaient des autres par des légendes spéciales : sigillum ad causas, obligationum. contractuum, etc. Dans le sud-est ces légendes n’étaient pas en usage au XIIIe siècle et les sceaux de juridiction étaient généralement distincts des sceaux personnels par leur matière. ces derniers étaient en cire et les autres en plomb.

  1. Il a a pas été emprunté à la chancellerie de l’empire germanique. puisqu’il n’existe aucune bulle en Franche-Comté, en Alsace et en Lorraine, limitrophes de cet empire, mais seulement dans des contrées qui en étaient fort éloignées. Il n’a pas été emprunté à la chancellerie espagnole, puisqu’on ne trouve aucune bulle le long des Pyrénées et dans le Haut-Languedoc. Les comtes de Toulouse n ont pas usé de bulles comme comtes de Toulouse, ils en ont eu au contraire comme marquis de Provence : ils n’ont donc pas importé en Provence un usage qu’ils n’avaient point chez eux. et ont au contraire adopté en Provence un usage déjà existant dans cette contrée et provenant d’Italie.