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En somme les chancelleries françaises n’ont fait usage que de la cire et du plomb.

La plupart des sceaux français sont en cire : les plus anciens en cire naturelle, avec adjonction de craie ou de cendres fines, ce qui leur donne une couleur blanchâtre, une grande dureté et a l’avantage de les rendre à peu près inaltérables à la chaleur. C’est à partir des dernières années du XIIe siècle qu’on a commencé à teinter la cire en rouge, en vert ou en bleu ; cette dernière couleur est très rare .

Au XIVe siècle, on a tiré de charmantes épreuves de sceaux par la juxtaposition de plusieurs couleurs. Sur un noyau de cire naturelle, préalablement strié pour faciliter l’adhérence, on étendait une mince couche de cire rouge ou verte, très fine et très ductile, qui recevait l’empreinte. Elle se trouvait ainsi entourée d’un rebord saillant en cire naturelle, comme d’un cadre. De même pour le contre-sceau on appliquait au milieu du revers un mince disque de cire de couleur. Ces sceaux, tirés en plusieurs couleurs, ont été, en général, très soignés et réservés pour des actes importants.

À partir du milieu du XVe siècle, le sceau en cire, soit plaqué soit suspendu, est souvent recouvert d’une feuille de papier qui reçoit directement l’empreinte. On espérait par ce procédé assurer la conservation du sceau, tandis qu’on n obtenait qu’une épreuve grossière et défectueuse rapidement détruite, car le gâteau de cire aminci par la forte pression nécessaire pour faire saillir le type sur le papier se brisait au moindre choc. Au XVIe siècle, le mode de scellement le plus usité est en papier plaqué sur l’acte lui-même soit à l’aide d’une