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Examinons maintenant la matière des sceaux eux-mêmes, c'est-à-dire de l’empreinte obtenue au moyen d'une matrice et apposée ou appendue aux actes. Il n’existe pas, à proprement parler, de bulles d'or en France, comme on en trouve aux actes émanés des empereurs d'Allemagne ou de la seigneurie de Venise. Les deux seules émanées de princes français et encore en place que l'on connaisse, celles de Charles II d'Anjou (1292) et de Robert Ier (1323), comtes de Provence et rois de Naples, ont été employées par ces princes plutôt en cette dernière qualité que comme comtes de Provence, ou tout au moins à l'imitation de leur chancellerie napolitaine[1].

Les bulles d’argent de quelques princes carolingiens. entre autres de Charles le Chauve, qui existent dans certaines collections, sont des surmoulés relativement modernes de bulles de plomb.

Je ne connais pas non plus en France de bulles de bronze indiscutables, comme on en trouve, paraît-il, quelques-unes en Allemagne. Deux exemplaires d’une bulle de Giraud Adhémar, seigneur de Montélimar. en bronze et unifaces, sont conservés au musée Calvet à Avignon, et dans la collection Caron, à Paris, mais l’absence de trous de suspension, caractère qu’ils ont de commun avec les bulles d’argent dont je viens de parler, doivent les faire considérer comme des moulages récents.

  1. BLANCARD. Iconographie des sceaux et bulles des archives des Bouches-du-Rhone. pl. X. n° 3. et XII. n°3.