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l'abbaye de Saint-Servais et de Robert de Torcy (?) chevalier, sont les plus Idéaux spécimens connus de sceaux en ivoire[1]

Il existe au musée de Lyon une intaille en agathe représentant un évèque ou un abbé assis, tête nue et tenant un livre ou un bâton pastoral ; M. Babelon, qui a décrit cet intéressant monument[2] et le croit du Xe siècle, le considère comme une matrice de sceau, mais comme il ne porte aucune légende il subsiste un doute à cet égard. Il peut se faire cependant que la légende ait été gravée sur un entourage métallique maintenant disparu.

On trouve en effet des matrices composées d’une intaille généralement antique, plus rarement du moyen âge, sertie dans une couronne métallique. Cette disposition est surtout fréquente dans les anneaux sigillaires ou signets, dont la partie centrale est souvent occupée par une pierre gravée. Les inventaires princiers en font souvent mention, mais il n’en existe plus qu’un très petit nombre. Les sceaux de Jean Bullant et de Simon Buel, conservés au Cabinet des médailles, celui de Soffrey Morard, qui appartenait au baron Pichon, sont formés d’intailles entourées d’un cercle d’argent ; celui de Simon de Ventura, de la vente Charvet, est composé d une cornaline sertie dans un cercle de bronze[3].

  1. La première est au musée d’Amiens, la deuxième a été publiée par M. Babelon Bulletin des Antiquaires de France, 1807, p. 261 : la troisième par M. de La Guère (ibid., 1885, p. 268).
  2. BABELON. Sceaux d’agathe et d ivoire (Bulletin des Antiquaires de France, 1897, p. 259 ).
  3. On trouvera quelques-uns de ces sceaux reproduits ci-après fig. 36. 37. 40, 42.