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cachets depuis l'antiquité jusqu'à la Révolution. Poulies vraies matrices de sceau, c’est-à-dire pour celles qui sont de grande dimension et n’ont pas la forme d’anneaux, on a fait usage de l’argent, du bronze, de l’ivoire et du plomb. Aucune matrice de sceau en or n’est venue jusqu’à nous, et s’il en a existé, ce qui est probable, la valeur du métal explique suffisamment leur disparition.

Les sceaux de la reine Constance (1154-1160) et d’Isabelle de Hainaut (1180-1190). (pl. XIII, n° 2) trouvés dans leurs tombeaux, celui de Jeanne d’Angleterre, reine de Sicile, morte en 1199, celui de la commune de Rouen (pl. XVIII, n° 2), figurant un lion furieux et datant de 1262, sont en argent, ainsi que celui du chapitre d’Embrun, du milieu du XIIIe siècle, dont l’appendice de préhension figure un petit personnage finement ciselé[1].

Le matrices de sceau en bronze sont en nombre infini : quant à celles de plomb je ne sais s’il en existe encore, mais il en a certainement existé ; les paysans et hommes de fief du nord de la France s en sont souvent servi aux XIIIe et XIVe siècles, les empreintes caractéristiques de leurs sceaux barbares, publiées en grand nombre par M. Demay, ne laissent aucun doute à cet égard[2].

On connaît quelques rares matrices de sceau en ivoire, matière que la chaleur de la cire en fusion ne devait pas tarder à faire craqueler et briser. La matrice de sceau de Foulques, évèque d’Amiens (1036-1058). celles de

  1. Cabinet des Médailles, musée des Archives nationales, collections du baron Pichon et de M. R. Vallentin du Cheylar. à Montélimar.
  2. DEMAY. Inventaire des sceaux de Flandre et Inventaire des sceaux de Normandie. Plusieurs sceaux provenant de matrices de plomb sont reproduits dans les planches.