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vence, mais agissant plutôt comme rois de Naples[1]. En dehors de celles-là les bulles d’or sont inconnues en France. Quant aux bulles de plomb, dont l’usage a commencé à la fin du XIIe siècle pour durer jusqu’au XVIe, elles sont presque exclusivement des sceaux de juridiction et sont qualifiées indifféremment de bulla et de sigillum.

Cette multiplicité de sceaux pour le même personnage, pour chacun des offices qu’il exerce, et chaque sorte d’acte qu’il souscrit, n’est pas très ancienne : au XIe et même pendant presque tout le XIIe siècle, chaque personnage n’avait qu’un sceau qui lui suffisait dans toutes les occasions. Il ne parait pas que les rois de France aient fait usage de contre-sceaux avant Louis le Jeune (1174), de sceau du conseil de régence avant saint Louis (1270), de sceau secret avant Philippe de Valois (1331), de sceau en l’absence du grand avant le même prince (1343). Il en est de même pour les seigneurs laïcs ou ecclésiastiques antérieurement au XIIIe siècle : avant cette époque l'évêque et son officialité, le monastère et son abbé, le seigneur et son tribunal usaient du même sceau. A partir de 1200 au contraire, les sceaux se sont extrêmement multipliés, surtout, semble-t-il. dans un but de fiscalité ; c’est pour augmenter les émoluments du sceau que chaque juridiction, quelque minime soit-elle, et chaque sorte d’acte, a son sceau spécial. Au XIVe siècle surtout, le nombre des sceaux est immense, et ce nombre explique comment, après tant de pertes et de destructions, il en existe encore des milliers.

  1. BLANCARD. Iconographie des sceaux et bulles des archives des Bouches-du-Rhône . pl. X, n° 3, et XII. n° 3.