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interviennent comme témoins un assez grand nombre de seigneurs ; les sceaux du roi et de la comtesse sont au centre, tandisqu’à droite et à gauche sont disposés ceux des barons suivant l’importance de leur situation sociale[1]. Mais cela est exceptionnel ; presque toujours l’ordre de préséance a lieu de gauche à droite, la place la plus honorable étant occupée par l’archevêque ou l’évêque, même s’il n’intervient que comme témoin, puis par le souscripteur de l’acte, sa femme, son fils aîné, ses fils cadets, les autres membres de sa parenté, et enfin les étrangers. Il y a très peu d’exceptions à cette règle.

Pour prévenir toute erreur dans l’apposition du sceau, pour être certain que toutes les parties occuperaient bien la place qui leur était due, on inscrivait à l’avance le nom de chaque sigillant à côté de l’emplacement que son sceau devait occuper ou sur cet emplacement lui-même. Tantôt le nom est inscrit à côté du trou dans lequel devait passer la lanière ou le lacet auquel le sceau était suspendu, ce nom restant caché par le repli du parchemin qui existe presque toujours au bas de l’acte ; tantôt il est inscrit sur la queue de parchemin à l’endroit même que le sceau suspendu devait occuper, et où la destruction seule du sceau permet de le lire.

Ces diverses prescriptions pour l’emprunt, le changement du sceau et les préséances, ont été religieusement observées jusqu’au XVe siècle ; à partir de cette époque on y a attaché moins d’importance, et une foule de pièces sont munies de sceaux étrangers à celui qui les souscrit sans qu’il en soit fait mention. Bien plus, l’acte porte

  1. DOUËT D'ARCQ. Collection de sceaux, t. I, p. XXIX.