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AVANT-PROPOS

Dans le beau musée de peinture de Rouen, le public s’arrête volontiers devant un tableau du peintre distingué qu’était Albert Maignan[1] : il représente l’Hommage des leudes francs à Clovis II enfant.

Les membres grêles du petit prince reposent sur un coussin placé dans un grand trône sculpté : entouré de figures sévères, malgré qu’elles veuillent se faire douces, l’enfant a peur, il cherche des yeux sa nourrice et a envie de pleurer. Une couronne deux fois trop grande et trop lourde pour sa faible tête est posée à ses pieds sur un amas de parchemins roulés.

Huit sceaux sont suspendus par des cordons à ces parchemins ; les uns sont ronds, les autres ovales ou en double ogive : ils sont en cire brune, verte, violette ou rouge. On ne saurait trop admirer l’habileté de pinceau du maître qui les peignit, on voit qu’il les a copiés sur nature et caressés avec amour.

Ils n’ont qu’un défaut, ils sont, non du VIIe siècle, mais du XIIIe ou du XIVe. Jamais, au VIIe siècle, il n’y a eu de sceaux suspendus par des cordons.

  1. Catalogue de 1911 n°328.