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rois, et sur l’autre armés de toutes pièces, et galopant comme ducs de Normandie et d’Aquitaine. Il en est de même pour les rois de Navarre, comtes d’Evreux, et pour les comtes de Barcelone et de Toulouse. Par suite du même usage, lorsque Louis VII, roi de France, devient duc d’Aquitaine par son mariage avec Éléonore de Guyenne, il adjoint au type de majesté, dont il use comme roi, le revers équestre des grands feudataires. Lorsque le possesseur du sceau changeait d’état, ou de titre, s’il devenait, par exemple, évêque ou chevalier, après avoir été abbé ou écuyer, il devait faire graver une matrice nouvelle, sur laquelle son nouveau titre était inscrit, et s’il était contraint de faire usage de son ancien sceau ou de quelque autre, en attendant que le nouveau fût gravé, il avait soin de faire mentionner dans le corps de l’acte cette circonstance particulière. Nus predictus episcopus, écrit Amédée de Roussillon, évêque de Valence, dans une charte de 1282, cum sigillum nostrum decridari et fregi fecimus, sigillum secreti nostri presentihus apponi fecimus.[1]

Si une matrice de sceau était perdue ou volée, son propriétaire en faisait généralement la déclaration en présence du magistrat le plus voisin ; il spécifiait qu’il révoquait et désavouait par avance tous les actes, qui pourraient avoir été frauduleusement munis de ce sceau dont il n’avait plus la responsabilité. En 1372, Guy et Guillaume de la Trémouille ayant égaré leur sceau, s’empressent de protester en présence du bailli de Dijon contre l’abus qu’on en pourrait faire : Ont protesté que

  1. PILOT DE THOREY. Inventaire des sceaux des archives de l’Isère relatifs au Dauphiné. Grenoble, 1879, in-8o, p. 97.