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ces sceaux multiples peut se constater dans les deux sceaux de Robert de Courtenay. à la fois évêque d’Orléans et seigneur de Nonancourt et de Damville, appendus à un même acte de 1273 relatif à sa seigneurie de Nonancourt. Le premier, dont il use comme évêque d’Orléans, est à type sacerdotal, le prélat debout ; le second, comme seigneur de Nonancourt, est à type armoriai, et Robert de Courtenay a soin de spécifier ces différences et leur cause dans le libellé de la charte[1]. L'usage de ces sceaux multiples a persisté fort tard ; à la fin du XVIe siècle, Claude de Savoie-Tende , gouverneur et grand sénéchal de Provence, use de trois sceaux, l’un personnel et les deux autres comme gouverneur et comme grand-sénéchal [2].

Très souvent les sceaux ont deux faces, et chaque face se réfère à une qualité différente de leur possesseur. Le plus ancien exemple connu de cet usage est celui d’Eudes de Conteville, à la fois évêque de Bayeux et comte de Kent (1030-1097). Ce personnage usait d’un sceau à double face, qui n’existe plus aujourd’hui mais dont la description nous a été conservée ; sur l’une il tient un bâton pastoral en sa qualité d’évêque, et sur l’autre une épée en sa qualité de comte[3]. Les rois d’Angleterre, ducs de Normandie, sont représentés sur une face de leur sceau, couronne en tête, et assis sur un trône comme

  1. STEIN. Le double sceau de Robert de Courtenay (Bulletin des Antiquaires de France, 1909, p. 387).
  2. ROMAN. Les sceaux de la famille de Savoie-Tende. Valence, 1906, in-8o.
  3. FARCY (DE) . Sigillographie de Normandie. Évèques de Bayeux. Caen, 1875-1876, in-4o.