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CHAPITRE IV

DE L’EMPLOI DU SCEAU

L’importance exceptionnelle du sceau comme garantie de l’authenticité des actes publics et privés et aussi comme source d’un revenu considérable pour les possesseurs de droits de justice et de tabellionage, avait contraint à prendre des précautions multiples contre l’abus qu’en pouvaient faire les voleurs et les faussaires, contre sa perte et sa falsification.

Depuis saint Ouen, chancelier du roi Dagobert, le plus ancien de ces magistrats dont le nom soit connu, le grand sceau du roi de France était déposé entre les mains du chancelier dans une cassette close. Plusieurs officiers inférieurs, les scelleurs et les chauffe-cire[1] étaient chargés des détails du scellement . Le grand sceau n’était pas transporté à la suite du roi dans ses déplacements, à moins que le chancelier ne l’accompagnât ; on y suppléait par un sceau dit sceau secret, qui se distinguait de l’autre par un type différent, une moindre dimension, la couleur de la cire et la légende, qui était : Sigillum secreti regis in absentia magni. Ces sceaux en l’absence du grand font leur appa-

  1. Lasteyrie (Cte de). Bulletin des Antiquaires de France, 1883, p. 93.