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Les sceaux-matrices ont participé à la même évolution. Autrefois, sauf quand ils avaient appartenu à des personnages illustres, on n’y attachait qu’une importance secondaire : on faisait un tout autre cas des monnaies et des médailles. Maintenant ces petits bijoux uniques et parfois d’un travail exquis, sont appréciés à leur valeur véritable et on les recherche avidement. Le Cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale, le Musée des Archives nationales, ceux de Nîmes, de Troyes, de Grenoble, d’Arras, d’Avignon, etc., en possèdent de superbes séries et il n’est pas de musée de province qui n’en puisse montrer un certain nombre. Depuis un demi-siècle les collectionneurs s’y sont vivement intéressés ; M. le comte de l’Espine, MM. Cartier, de Tours ; Hucher, du Mans : Preux, de Douai : Lormier, de Rouen ; Bouchage et Mme Febvre, de Mâcon[1], en avaient réuni un grand nombre choisis avec goût et discernement. La collection Charvet les a presque tous absorbés.

Charvet publia, en 1872. sous le titre fallacieux de Collection Dongé, six cent trente-huit sceaux-matrices qui lui appartenaient[2]. En réalité il en possédait plus


  1. Catalogue de la collection de sceaux-matrices de M. E. Hacher. Paris et Caen, 1863, in-8o. — Catalogue de la collection du c" de L’Espine, Paris, 1867, in-S". — SOULTRAIT (Ce DE) . Notices sur les sceaux, de Me Febvre de Mâcon (Paris, 1854) et de feu M. Bouchage (Paris, 1853).
  2. CHARVET. Description des collections de sceaux-matrices de M.E. Dongé. Paris, 1872, in-8o.