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A la fin du XVIIIe siècle, quelques essais, sans faraude valeur, de descriptions d’ensemble commencèrent à se produire [1]. Puis éclatèrent les troubles révolutionnaires pendant lesquels on ne prit, naturellement, aucune précaution pour protéger les sceaux contre la destruction et beaucoup se perdirent. De 1800 à 1830, ce qui n’avait été que de l’incurie se transforma en système ; les archivistes inexpérimentés de cette époque n’attachaient généralement aucune importance aux sceaux, ils les coupaient et les faisaient fondre, sous prétexte qu’ils empêchaient les chartes de se tasser uniformément dans les cartons. C’est par milliers qu’ils disparurent pendant ce tiers de siècle.

En Angleterre, on attribuait alors plus d’importance aux sceaux qu’en France. En 1835, Doubleday, antiquaire anglais, obtint l’autorisation de procéder au moulage de dix-neuf cents sceaux du Trésor des Chartes ; ce fut une révélation et, en 1843, on songea en France à entrer dans la même voie. Lallemand qui avait été le collaborateur de Doubleday, commença à cette époque, par ordre du Garde général des archives royales, le moulage de tous les sceaux de ce dépôt. Quand Demay lui succéda en 1852, plus de huit mille sceaux étaient moulés ; en 1856, le chiffre des moulages s’élevait à quinze mille cinq cent quarante-sept.

Le public érudit commençait alors à s’intéresser à l’étude de la sigillographie ; une Société de sphragistique s’était fondée en 1850 et, de 1851 à 1855, elle publia

  1. Par exemple : Recueil de sceaux du moyen Age dits sceaux gothiques, par LE Mis MIGIEU (Paris, 1779, in-4o, 30 planches), ouvrage du reste médiocre.