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secours pour compléter les types ou les légendes des sceaux détériorés.

Jusqu’au XVIIe siècle, on ne s’occupa des sceaux qu’au point de vue de leur importance comme témoignage d’authenticité des chartes ; à partir du XVIIe siècle, on commença à envisager aussi leur valeur historique, mais ce fut beaucoup plus tard que l’on comprit que la sigillographie est une science à part, distincte de la diplomatique, et que les sceaux, même détachés des actes, ont une valeur qui leur est propre.

Dom Mabillon, Dom Toustain et Dom Tassin, dans leurs célèbres traités de diplomatique[1], traitent assez longuement des sceaux, mais ils les envisagent surtout au point de vue de leur authenticité, laissant volontairement dans l’ombre le côté historique et artistique. Ils donnent les moyens les plus sûrs pour reconnaître les falsifications qu’on peut leur avoir fait subir, ou la transposition frauduleuse d’un sceau authentique à un acte faux, mais ils ne vont pas au delà ; tout un côté de la question, et non le moins intéressant, leur échappe.

Aux XVIIe et XVIIIe siècles les historiens provinciaux et les généalogistes, André Duchesne, Dom Lobineau, Valbonnais, Baluze, Montfaucon, Dom Vaissette, Dom

  1. MABILLON (Dom). De Re diplomatica. L’édition citée au cours de ce Manuel est celle de Paris, 1709-1714, in-fol., 2 vol. — TASSIN (Dom) et TOUSTAIN (Dom). Nouveau Traité de diplomatique. Paris, 1750-1765, 6 vol. in-4o.