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On les revêtit même de chemises feutrées, de bourses de parchemin bourrées d’étoupes, de sachets d’étoffes précieuses. Quand, par accident, le sceau venait à être brisé, on en rassemblait les fragments dans un sachet où quelquefois on les retrouve encore. Les chartriers des abbayes de Froidmont, du Jard et de Vaucelles, sont remarquables par la richesse des étoffes orientales dont on a revêtu les sceaux qui s’y trouvent. Au XVe siècle, on remplaça ces sachets par des boîtes en bois et au XVIe par des boîtes en fer-blanc.

Les sceaux plaqués furent l’objet de précautions d’un autre genre. Aux XIVe et XVe siècles, les signets appliqués sur les actes sont souvent entourés d’une couronne faite de brins de roseau ou de filets de parchemin artistement tressés et incrustés dans la cire pour éviter l’écrasement du type. À partir de 1450 environ, on les recouvrit de papier qu’on interposa entre la cire et la matrice de sceau, et qui reçut directement l’empreinte ; on espérait que le papier, matière homogène, et non sujette à se briser, protégerait la cire sur laquelle il était posé.

Aucun de ces palliatifs n’a été absolument efficace ; les sceaux qui ont le mieux résisté, ce sont les plus anciens, épais, globuleux, rendus extrêmement durs par une addition de craie ou de cendres pétries avec la cire, et rivés à l’acte ou suspendus par de fortes ficelles. Les autres, surtout ceux en cire mince ou plaquée, ont en grande partie disparu et disparaissent tous les jours.

Heureusement les scribes du moyen âge ont eu soin, lorsqu’ils ont fait des copies ou des vidimus de chartes, de décrire les sceaux qui y étaient apposés ; ces descriptions, généralement exactes, nous sont d’un très grand