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CHAPITRE III

ÉTUDE ET CONSERVATION DES SCEAUX[1]

Au moyen âge on prenait les précautions les plus minutieuses pour assurer la conservation des sceaux, car, comme je l'ai dit plus haut, toute charte de laquelle ils avaient disparu était, jusqu’à preuve du contraire, considérée comme suspecte.

Les sceaux les plus anciens, qu’ils soient rivés à l’acte ou suspendus, sont entourés d’un rebord extrêmement épais et saillant qui protège le type contre les chocs et les frottements. Jusqu’au XIVe siècle, on donna à la plupart des sceaux unifaces une forme ovoïde qui les fait ressembler à la moitié d’un œuf coupé dans sa longueur, afin que leur masse homogène résistât mieux. La cire fut durcie par l’addition d’une substance crayeuse ou de cendres fines qu’on triturait avec elle. On alla jusqu’à enduire le sceau d’un vernis noirâtre pour soustraire l’empreinte à l’influence de l’humidité et de la chaleur.

[2]

  1. LABORDE (DE), Introduction à l’Inventaire des sceaux des Archives de l Empire par DOUËT D’ARCQ, t. I, p. l à 48.
  2. Un grand sceau de Philippe-Auguste, en cire verte, est recouvert d’un vernis qui le fait paraître noir (Archives nationales, K 27, n° 36). Un autre sceau d’un abbé de Saint-Denis a reçu, vers 1155, un traitement semblable (Comité archéologique de Sentis, 1891).