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Au point de vue épigraphique et paléographique, les sceaux sont des documents de premier ordre. Les caractères des légendes varient de siècle en siècle suivant leur évolution naturelle ; le champ restreint du monument contraint le graveur à avoir recours à de nombreuses et intéressantes abréviations. En outre, souvent les légendes sigillaires expliquent et complètent les énonciations de l’acte en renfermant des titres, des surnoms ou des mentions de fiefs qui ne sont pas relatés dans le texte, ou qui n’y sont relatés qu’incomplètement. La charte et le sceau se complètent l’un l’autre. Le sceau est incontestablement la source la plus riche à laquelle on puisse puiser pour l’histoire du costume. Des personnages de toute condition y sont figurés depuis le roi, le prélat, le chevalier jusqu’au simple ouvrier, avec leurs vêtements ordinaires ou d’apparat, leurs armes et leur coiffure. On suit sur les sceaux les variations du costume année par année, non seulement dans une unique province, mais dans toutes les provinces à la fois, avec les modes et les usages qui, suivant les lieux, les caractérisent.

La topographie urbaine, militaire et ecclésiastique, le mobilier, les monuments, sont représentés sur les sceaux par de nombreux échantillons. Des châteaux forts, des villes entières y sont reproduits, ces dernières fort reconnaissables à leurs ponts, à leurs cathédrales, à leurs édifices municipaux, tassés sans doute dans un étroit espace, mais cependant assez exactement reproduits pour pouvoir être identifiés 1. Les navires avec leurs châteaux
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  1. 1. Planches XVI et XVII et fig. 17.