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C’est au milieu du Xe siècle seulement que nous constatons l’emploi du sceau par un nombre très restreint de princes ecclésiastiques ; au milieu du XIe quelques princes séculiers entrent dans la même voie. Leur sceau est toujours d’un type différent de celui du roi et l’usage en est si peu fréquent qu’on n’en connaît pas plus de cinq ou six exemples, tous restreints aux provinces du nord de la France.

Il faut descendre jusqu’au XIIe siècle pour voir l'emploi du sceau se généraliser ; il remplace alors la signature quand, l’ignorance progressant, on ne trouve plus de parties ni de témoins sachant signer.

Au XIIIe siècle, toute pièce non scellée est réputée suspecte et il faut procéder à une enquête pour que son authenticité soit reconnue. Dès lors tous, seigneurs, évêques, abbés, chapitres, prieurs, dames, seigneurs inférieurs et fils de seigneurs, sont en pleine possession du droit de sceller. On veille à la garde et à la conservation des matrices de sceau comme d’objets précieux, on les brise, on les cancelle à la mort de leurs possesseurs pour qu’on n’en puisse abuser en scellant des actes faux.

Cependant, jusqu’au milieu du XIIIe siècle, il semble qu’il faille être un personnage notable ou une collectivité importante, pour avoir le droit de sceller ; des seigneurs puissants, des municipalités florissantes, avouent encore alors ne posséder aucun sceau, et empruntent au besoin celui d'un voisin. En 1204, Guillaume, comte de Forcalquier, autorise les consuls d’Embrun, ville cependant archiépiscopale, qui n’ont point de sceau, à se servir du sien. En 1247, les citoyens de Périgueux,