Page:Rollinat - Paysages et paysans.djvu/95

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’ENJÔLEUR


 
Loin des oreilles importunes,
Le gars mangeant avec le vieux,
D’un ton fier et malicieux
Lui conte ses bonnes fortunes,
De quelle sorte il fait sa cour,
Et ce qu’il pense de l’amour.

« Oui ! j’ai tout’ les fill’, mon pèr’ Jacques !
N’import’ laquell’, quand j’la veux bien !
L’ignorant’, l’instruit’, cell’ qui s’tient,
Comm’ la dévot’ qui fuit ses pâques.

Q’ça soit l’cœur ou l’Diab’ qui s’en mêle,
L’amour comm’ la mort prend chacun.
Si deux corps d’vaient pas en fair’ qu’un
Yaurait pas des mâl’ et des f’melles !