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L’ENFANT EMBOURBÉ


Il marche. — Le soir vient sournois
Dans la grande plaine de vase
Dont les hôtes, en tapinois,
Se décroupissent de l’extase.

Et, tous ces mystères de voix
Confondent leurs horribles phrases.
Sanglant, le soleil se rembrase,
Puis meurt. Il fait un noir de poix.

Et, dans ces trous que son pied rase,
L’enfant se perd, hurlant d’effroi :
Car il sent — mou, plat, grouillant, froid —
Monter vers lui ce qu’il écrase
Dans la grande plaine de vase.