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LA DÉBÂCLE


L’orfraie a rendu son oracle.
Venu vite, le soir se bâcle ;
L’écluse émet d’horribles sons,
Puis, avec d’immenses frissons,
Partout craque… C’est la débâcle !

Et l’on voit l’effrayant miracle
D’un vitreux peuple de glaçons
Debout, haut comme des maisons,
Dépassant les rochers qu’il racle.

Magnifique et hideux spectacle !
L’énorme glacier vagabond
Roule les murs d’un habitacle,
Emporte les pierres d’un pont.
Le vent qui s’acharne répond
Aux banquises couchant l’obstacle.