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Tour à tour elle rit, parle, soupire et pleure,
Étend ses maigres doigts d’un geste de désir
Vers quelque objet pensé qu’elle ne peut saisir,
Ou, comme extasiée, immobile demeure.

Et, lorsque la bergère a fini sa chanson,
Elle lui dit : « Merci ! tu m’as rendu l’frisson,
La couleur, et l’bruit du feuillage,

Tu m’as fait r’voir l’eau claire et l’beau soleil luisant,
Mon enfanc’, ma jeuness’, mes amours ! À présent
J’peux ben faire le grand voyage. »