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Tous me jett’ la pierre et m’réprouvent,
Dis’ que j’fais des commerc’ maudits,
Pourtant, je m’crois dans l’Paradis
Quand l’plaisir me cherche et qui m’trouve !

J’suis franch’ de chair comm’ de pensée,
J’livr’ ma conscience avec mon corps,
V’là pourquoi j’n’ai jamais d’remords
Après q’ma folie est passée.

Eh ben ! Vous qu’êt’ bonn’, sans traîtrise,
Mer’ Lison ? Vous qu’êt’ sans défaut,
Dit’ ? à vot’ idée ? es’qu’i’ faut
Que j’me r’pente et que j’me méprise ? »

La vieille, ainsi, dans la droiture
De son sens expérimenté,
D’après la loi d’éternité,
La juge au nom de la Nature :

« Je n’vois pas q’ton cas m’embarrasse,
Ma fille ! T’as l’corps obéissant
Au conseil libertin d’ton sang
Qu’est une héritation d’ta race.