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Et le Lutin fait ses sabbats,
Faut qu’i’ r’gard’ tout, qu’i’ sent’, qu’i’ touche,
Court les murs avec ses pieds d’mouche,
Glisse au plafond la tête en bas.

Maint’nant, au travail ! Comme un fou
Vers les ch’vaux le voilà qui file,
À tous leur nouant à la file
Les poils de la tête et du cou.

Dans ces crins tordus et vrillés
Va comme un éclair sa main grêle,
Dans chaqu’ crinière qu’il emmêle
Il se façonn’ des étriers.

Puis, tel que ceux du genre humain,
L’une après l’autre, i’ mont’ chaqu’ bête,
À ch’val sur l’cou — tout près d’la tête,
En t’nant un’ oreill’ de chaqu’ main.

Alors, i’s’fait un’ grand’ clarté
Au milieu de c’te lumièr’ trouble…
L’mauvais rir’ du Lutin redouble,
Et ça rit de tous les côtés.