Page:Rollinat - Les Névroses (Fasquelle 1917).djvu/380

Cette page a été validée par deux contributeurs.


CHANSON DE L’AMANT


 
Je t’ensevelis pour jamais,
Idole si mièvre et si fausse :
Dans l’oubli j’ai creusé la fosse
Oblongue et froide où je te mets.

Ne crois pas que sur mes sommets
Jusqu’à moi ton spectre se hausse !
Je t’ensevelis pour jamais,
Idole si mièvre et si fausse.

Je suis tout seul au monde, mais
Contre moi-même je m’adosse,
Et l’ascétisme que j’endosse
Me revêtira désormais :
Je t’ensevelis pour jamais.