Cette page a été validée par deux contributeurs.
Et tous, la mère et la marmaille
Me couvrirent de baisers gras !
C’était fait ! Ma dernière maille
Se nouait enfin dans leurs bras !
II
Nous roulions ! Pour que mes victimes
Eussent foi dans ma loyauté,
J’abritais mes pensers intimes
Derrière ma loquacité.
Les tout petits dormaient candides
Sur mes genoux, dur matelas.
Je frôlais de mes doigts sordides
Le manche de mon coutelas.
Bercés par de féeriques songes,
Ils dormaient ; et moi, le damné,
Je rassurais par des mensonges
La femme de l’empoisonné.
Lutterait-elle, cette sainte ?
Je l’épiai sournoisement :
— Quelle chance ! Elle était enceinte !
J’eus un joyeux tressaillement.