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Le court vacillement des farfadets soufrés
Annonçant des esprits qui revenaient sur terre,
Dansait au bout des joncs des chemins engouffrés ;
Puis, à la longue, tout finissait par se taire,
Et le silence entrait dans la nuit solitaire.
Et j’oubliais la tombe où la Mort nous réduit
En cendres ! J’oubliais le monde qui me nuit ;
Le sommeil des buissons me charriait son baume,
Et je m’évaporais avec le vent qui fuit
Sous le châtaignier rond dressé comme un fantôme.

ENVOI

Princesse de mon cœur, si, par un cas fortuit,
Je meurs à la campagne, ordonne que celui
Qui vissera sur moi le long couvercle en dôme
M’emporte par la brande et m’enterre, la nuit,
Sous le châtaignier rond dressé comme un fantôme.