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Par les chemins brûlés, avides d’arrosage,
Et dans les taillis bruns où cognent les piverts,
Ils s’approchent de l’homme, et leur aspect présage
Quelque apparition du reptile pervers
Qui s’enfle de poison pendant tous les hivers.
Un flot de vif-argent court dans leur ossature
Quand ils veulent s’enfuir ou bien chercher pâture ;
Mais parfois, aplatis dans un demi-sommeil,
Ils réchauffent longtemps, sans changer de posture,
Leurs petits flancs peureux qui tremblent au soleil.

ENVOI.

Ô Crocodile ! Œil faux ! Mâchoire de torture,
Apprends que je suis fou de ta miniature.
Oui ! J’aime les lézards, et, dans le jour vermeil,
J’admire, en bénissant l’Auteur de la nature,
Leurs petits flancs peureux qui tremblent au soleil.