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Tombant à décoller la mousse des rocailles,
Elle morfond le sol, ravine les talus ;
Et les arbres nabots montrent, nains encor plus,
Leur feuillage noyé qui croule entre ses mailles.

Maintenant, la rivière a sa rumeur qui roule,
Et son grondement sourd étouffe crescendo
Le fin crépitement de ces aiguilles d’eau
Criblant droit et serré les bosses de sa houle.

Du jaune encor clairet des eaux de sablières
Elle en arrive au jaune épais de ces étangs,
Espèces d’abreuvoirs fabriqués par le temps,
Qu’alimente parfois le trop-plein des ornières.

Puis, quand elle à foncé les nuances des jaunes,
Elle prend des tons roux qui deviennent du brun,
Du brun tel qu’on dirait qu’elle en a fait l’emprunt
À ces marais huileux qui dorment sous les aunes !