Page:Rollinat - Les Apparitions, 1896.djvu/102

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

           Bourré d’ouates et de laines,
Malgré les fils de fer qui remplacent ses os,
Il demeure encor là, le chacal des oiseaux,
           Le carnassier des grandes plaines.
 
           Dégageant des songes funèbres,
Il incarne le deuil et le mauvais destin,
Comme il évoque aussi ce spectre clandestin,
           Prince du mal et des ténèbres.

           C’est pourquoi dans ma solitude,
Lui voyant si vivants ailes, yeux, ongles, bec,
Maintes fois, j’en ai peur, et je l’évite avec
           Une réelle inquiétude.

           Fin d’automne, quand il brouillasse,
Le soir, quand ses pareils ici viennent rôder,
Je frémis, en étant presque à me demander
           Si ce n’est pas lui qui croasse !