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À tel œil fou la raison perche.
Et jurez donc que cet œil froid
N’est pas la lucarne d’effroi
D’un esprit perdu qui se cherche.

Conclurez-vous au désespoir
Du regard navré qui se penche ?
Et pourquoi pas une âme blanche
Condamnée à ce regard noir ?

Est-ce un rêve d’ange ou de faune
Qui coule ce bleu si bénin ?
Est-ce du baume ou du venin
Qui rancit derrière ce jaune ?

Les regards sont des feux follets
Qui dansent devant un abîme.
L’aspect du bien comme du crime
Reste enfoui sous ces reflets.