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L’HIVER DU MAL


Le Mal a ses hivers ainsi que la nature,
Ses longs hivers de jeûne et de croupissement,
Où les vices, moisis par leur désœuvrement,
Habitent le dégoût comme une sépulture.

Privés d’illusion, non moins que de pâture,
Inféconds du péché, mauvais stérilement,
Ils sont là, condamnés à ce hideux tourment
De ruminer en eux leur propre pourriture.